Le moment est bien opportun. Il coïncide avec la mise sous cloche des plus grands médias du pays, un mauvais signal pour la liberté d’opinion et d’expression qui était pourtant un acquis, désormais en péril dans le pays. Pas sûr que cela ait pesé dans le choix, sachant que le sujet ne fait pas rougir les politiques qui s’en préoccupent très peu. Cependant, l’annonce de la prorogation de la durée de la transition par le Premier Ministre aura été la plus grande motivation. Pour rappel, Bah Oury dit à tout le monde, à travers tous les canaux accessibles, que le retour à l’ordre constitutionnel ne pourrait être possible qu’à la fin de cette année 2024. Mieux, l’ancien vice-Président de l’UFDG n’a pas donné une autre date qui devrait marquer la fin d’un pouvoir militaire éprouvant pour la presse
Sous son air timide et son assurance à toute épreuve, nous fait-il croire, le Président de l’UFDG d’apparence excédé, dissimule sa grande inquiétude. L’inquiétude de ce qui peut advenir en adoptant une position assez radicale, quand il annonce qu’ils ne reconnaîtront plus la junte au-delà de décembre 2024. Sachant que la junte n’hésitera pas à utiliser tous les moyens de répression, y compris la justice toujours sous influence, pour anéantir son adversaire. Cellou sait que sa posture de guerrier non assumée, pourrait lui valoir un anéantissement de l’espoir qu’il porte pour diriger le pays. La stratégie, on le sent, c’est de ménager le choux et la carotte. Refuser d’aller à une confrontation directe avec la junte. Croire encore aux vertus du dialogue, afin de garder encore l’espoir de revenir pleinement dans la compétition politique, sans entraves… cela peut être une utopie, car le CNRD, pour le temps qu’il règne en maître absolu sur le pays, n’est pas de nature à se raviser, sachant que tout lui réussit bien jusque-là.
Mognouma Cissé