Il a fallu ce courrier signé de deux cadres qui revendiquent encore leur appartenance à l’UFDG pour que l’affaire soit au cœur des débats.
Dans ce courrier, Ousmane Gaoual Diallo, exclu du parti, cosignataire avec l’un de ses disciples, prononce à son tour l’exclusion de Cellou dalein Diallo.
On aurait tout imaginé dans ce bras de fer qui oppose Ousmane Gaoual Diallo à Cellou Dalein, sauf ce scénario, totalement ubuesque, baroque, qui a l’air d’une fiction de mauvais gout et de mauvais aloi, surtout quand il implique un ministre de la République en fonction, par ailleurs porte-parole d’un gouvernement qui a juré d’être à équidistance de tous les partis. Bref de tous les acteurs de la transition.
Que les requérants soient réels ou putatifs, sérieux ou fantasmés, pour ce cas-ci, c’est difficile de croire que la démarche puisse aboutir.
Cependant, les motivations méritent qu’on s’y attarde, non pas pour se convaincre de la décision ainsi prise, mais plutôt simplement éclairer nos lanternes. Car il ne faut jamais se convaincre d’une démarche qui pourrait déchoir Cellou Dalein Diallo des rênes du parti qu’il a façonné à son aise et à sa guise.
L’actuel Premier Ministre Bah Oury en avait fait les frais. Il en sait quelque chose à ses dépens. Fondateur du parti, il a été contraint d’en quitter, pour aller se trouver une nouvelle formation politique, malgré une décision de justice qui le réhabilitait.
A l’époque, l’on se souvient, celui qui tente aujourd’hui la même démarche, a ironiquement conseillé à Bah Oury de se trouver un autre parti, parce que, selon lui, sa page est tournée malgré la décision de justice qui déboutait ceux qui l’avaient exclu.
C’est alors à se demander ce que vise Ousmane Gaoual en appuyant si fort, et aussi bruyamment sur le bouchon.
En tout cas pas pour avoir la tête de Cellou, car les cadres et militants de l’UFDG sont décidés à y laisser leur peau, pour qu’il soit maintenu éternellement, à son poste de Président, leur leader.
« Ce qu’il recherche, certainement c’est de détourner l’attention de l’UFDG sur la gestion de la transition dont celle-ci est très critique. Aussi, probablement, engager l’UFDG dans des batailles judiciaires qui auront raison des ambitions présidentielles de son leader charismatique, Cellou Dalein Diallo », marmonne-t-on dans les milieux politiques.
En clair, nous sommes dans un scénario ubuesque dont l’issue engendrerait une déflagration à une échelle très élargie, au-delà du parti et de ses militants.
Mognouma