Me Bérété dégaine: « le procureur spécial est en train de salir la transition, il a montré qu’il est amateur en droit »
En dépit de leur mise en liberté contre le versement d’une caution et la décharge hebdomadaire dans le registre de la CRIEF, les anciens ministres Kassory Fofana, Oyé Guilavogui et Mohamed Diané ont été reconduits en détention à la maison centrale sur instruction du procureur spécial près la CRIEF, jeudi dernier. Dans sa fougue d’en découdre avec eux, l’empereur des poursuites a interjeté appel contre l’ordonnance de leur mise en liberté prise par la chambre d’instruction de cette juridiction.
Connu pour ses sorties acerbes, Me Sidiki Bérété, membre du pool d’avocats constitué pour la défense des anciens ministres Kassory et Cie, a déclaré que le maintien en détention de leurs clients est en contradiction avec les dispositions légales en la matière. Il précise d’ailleurs que le mandat du procureur spécial expire dès la première comparution des mis en cause.
« (…) Le procureur spécial est en train de salir la transition. Il est en train même de mettre en péril la décision de la CRIEF. Quand vous voyez l’ordonnance n°001 du 26 avril 2022, de la décision de la CRIEF notre référé de liberté. Le président qui a donné le sort de ces mandats en ces termes que les dispositions de ces sorts sont muettes sur le sort réservé au mandat de dépôt décerné par le procureur de la république lorsque celui qui est obligé de requérir l’ouverture d’une information. Mais dans la pratique, mandat décerné contre les prévenus conserve sa force exécutoire jusqu’à leur comparution devant juge d’instruction »,a-t-il précisé.
A en croire cet avocat inscrit au barreau de Guinée, à partir du moment où leurs clients ont été placés sous contrôle judiciaire plus rien ne justifie dès lors leur maintien en détention bien que le procureur spécial ait relevé appel.
« Si nos clients étaient sous mandat de dépôt antérieurement par un juge d’instruction ou une juridiction de jugement, on pouvait ordonner la liberté et le procureur peut relever appel mais son appel à un effet suspensif. Mais il y a eu une décision antérieure de détention, c’est là où il s’est suicidé, où il a montré qu’il est amateur en droit parce qu’il avait une décision de détention préventive. Son mandat du jeudi, quand on a eu le mandat de placement de nos clients sous contrôle judiciaire, en vertu de quoi on va les retourner, il y avait aucun acte, lui-même, il était demandeur, il a sollicité le mandat de dépôt, parce que son mandat était déjà caduc selon la décision du président de la CRIEF », a déploré Me Bérété.
Avant de lâcher que si ça ne tenait qu’à lui, leurs clients n’allaient pas bouger d’un iota de la CRIEF jusqu’à ce que le procureur spécial Aly Touré leur montre un acte lui autorisant de les retourner en détention: «Si ça ne tenait qu’à moi, nos clients n’allaient pas bouger sauf si le procureur très spécial, le roi de la cité en ce moment qui est en train de salir la transition, il allait me montrer un acte pour l’autoriser de les retourner sans quoi on allait rester là-bas ou il était capable aussi d’user de la force publique comme il pouvait passer à l’acte parce que je n’allais pas bouger avec Dr Mohamed Diané ce jour. Plus grave, quand vous voyez la décision là aussi, il y a deux fois contrôle judiciaire, chaque lundi et chaque vendredi. Il y a un montant énorme comme caution donc si ce n’est pas leur détention, c’est leur humiliation qui intéresse le procureur », conclut-il.
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