Education: Le désarroi de notre époque. « Ce qu’il y a mais qui ne se dit pas »

Education: Le désarroi de notre époque. « Ce qu’il y a mais qui ne se dit pas »

‘ En Guinée, ces dernières années, le système éducatif souffre dune défaillance énorme de toute sa structure. L’Etat subventionne des milliards de nos francs pour faire des examens, qui d’ailleurs, sont émaillés de tricheries. Des candidats mal préparés, s’adonnent à la triche avec la complicité des surveillants généralement sélectionnés par affinité. Pour cause, les cours sont mal dispensés, bâclés et inachevés, par quelques enseignants, façon-façon (mal formés); le manque de documents pédagogiques et de formation des enseignants. Les parents d’élèves s’enfichent éperdument et l’Etat ferme les yeux. Ainsi à chaque changement de régime, on trouve un nouvel homme qui vient avec des innovations lors des examens nationaux, comme si les problèmes du système éducatif guinéen ne se limitent qu’aux examens. Voilà lironie de la chose.
En Guinée, ces vingt dernières années, on a connu que des ministres des examens nationaux et non de léducation.
Nombreux sont ceux qui, en parlant de l’éducation évoquent sa valeur incontournable, son pouvoir à transformer une nation, sa capacité à imprimer une direction positive à une société ainsi qu’à sa nécessité impérieuse pour un développement harmonieux et un progrès durable. D’ailleurs, Nelson Mandela ne disait-il pas ceci, 《 L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde 》comme pour dire qu’elle se présente comme une nécessité impérieuse pour permettre à une société d’aller de l’avant. Mais hélas, aujourd’hui tout porte à croire que la qualité de l’enseignement se détériore, la fraude lors des examens se multiplie et malgré, l’échec s’accentue.Bref, le système éducatif guinéen devient de plus en plus inefficace dans un monde où la modernité file à la vitesse de croisière. Cet état de fait suscite de multiples questions, à qui vraiment la faute, les autorités éducatives, les parents d’élèves ou les élèves ?

Manifestement, il est important de le rappeler d’ores déjà que l’éducation est l’âme d’une nation, raison pour laquelle elle doit être une priorité absolue. Le célèbre savant noir Cheikh Anta Diop disait dans un passage 《 une nation qui ne maitrise pas son système éducatif régresse 》histoire de montrer chaque nation doit pouvoir maîtriser sa façon de transmettre l’éducation encore moins la connaissance. Mais fort malheureusement, sur ce coup, le constat est amer puisqu’en réalité il semblerait que les documents pédagogiques utilisés par nos enseignants sont presque caducs et archaïques malgré lavancée de la technologie. Donc, le programme d’enseignement est ancien. Loin s’en faut, ces certains documents, semble-t-il, ne sont pas soumis à des analyses critiques, les enseignants ne se remettent pas en causes, certains parents on fait de l’école un lieu où il faut garder l’enfant (une garderie) et surtout à côté de la plupart des écoles se trouvent des temples de consommation de drogues, d’alcools et tout genre de vice et aucune disposition pour palier ce danger imminent qui plane sur l’école guinéenne. Ne serait-il pas opportun d’impliquer les agents de sécurité dans ce sens pour minimiser cette situation de fait ? Quelques enseignants qui vendent des notes aux élèves. Et le plus aberrant, est fort malheureusement de voir les enseignants qui couchent avec leurs élèves après leur avoir promis des bonnes notes. Et ce qui intéresse les fondateurs d’écoles, cest de recouvrer la mensualité peu importe si les cours sont bien dispensés ou non. En plus, les parents nont plus de temps de contrôler les enfants, qui camouflent leur irresponsabilité en indexant le manque de temps, la pauvreté.
Par ailleurs, l’Etat continue d’investir des sommes colossales dans ce département qui ne porte presque pas de bons fruits. Des changements d’hommes dans ce secteur pour trouver des solutions. Mais hélas, le cancer devient toujours plus fort à cause du manque de probité morale, de responsabilité de certains et de la mal formation des autres.
La première étape dans la résolution d’un problème, est de reconnaitre qu’il y en a. Il faut diagnostiquer le problème ou les problèmes pour ensuite les solutionner. De toute évidence, le problème de léducation guinéenne se trouve à tous les niveaux des classes. De la base au sommet. Comment diminuer la fraude si la plupart des candidats n’ont pas de niveau ?
On sait surtout que depuis un certain temps que dans les écoles aucun élève ne redouble la classe dans les classes intermédiaires. Soit ton école accepte que tu passes en classe supérieure ou tu quittes l’école ou soit tu t’arranges avec la direction ou les professeurs principaux qui, souvent gèrent les notes. Les écoles acceptent n’importent quel élève, pourvu qu’il sajoute à l’effectif sans passer par un test pour voir s’il a le niveau ou pas.
Il ne serait pas judicieux de mettre une commission qui va être chargée de contrôler les admis ou non admis de chaque écoles privées ou publiques à travers une base de données générale de tous les élèves de l’ensemble du territoire national.
Si ce nest pas à l’école quon va former des bons cadres honnêtes, des hommes que l’éducation conditionne pour assurer l’avenir, alors notre pays est condamné à l’échec. La productivité d’une population dépend de son niveau d’éducation. Cependant, Il faut une citoyenneté active de chacun. Car, c’est le combat de tous.
Osons croire que l’éducation guinéenne est maladive et en attendant des solutions fiables pour la sauver autant d’interrogation…Faut-il continuer à changer d’hommes à la tête du département pour pouvoir changer la donne ? Puisqu’en vérité, l’on a besoin d’un changement de situation et non un changement d’hommes. Puisque l’État fait son mieux pour arranger la situation. Mais, le corps enseignant regorge des mauvais grains qui paralysent son bon fonctionnement.
Il nest jamais trop tard. Il est temps pour dépêcher une commission pour contrôler et mettre en place dans les écoles sur toute létendue du territoire, des nouvelles dispositions pour préparer les futurs candidats des années à venir. Car, la solution ne se trouve pas uniquement au niveau des examens nationaux.
Mohamed Drame

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L'Equipe de la Rédaction