La junte tente-t-elle de séduire la CEDEAO ? ‘’On ne peut pas masquer les réalités en Guinée’’
Une mission technique de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) séjourne en Guinée. Pour le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), l’institution sous-régionale vient au pays pour analyser ‘’objectivement’’ les 36 mois du chronogramme annoncés par la junte au pouvoir.
‘’Nous parlons régulièrement avec les chefs d’Etat et du gouvernement de la Cedeao’’, assure le responsables des stratégies et des opérations.
Aux dires de Sékou Koudouno, les autorités de la transition tentent de séduire l’institution sous-régionale. ‘’La junte, tant bien que mal, essaye d’engager une série de discussions avec la CEDEAO. Mais les réalités sont tangibles et palpables. On ne peut pas masquer les réalités en Guinée. La junte va vouloir expliquer une réalité inexistante. Mais les échos, les entretiens que nous avons régulièrement avec cette institution sont entre autres des éléments qui seront tenus en compte dans l’appréciation globale et spécifique du cas guinéen. Nous maitrisons les paramètres en termes de collaboration avec les institutions internationales’’, indique-t-il.
A l’entendre, la mission de la CEDEAO en Guinée vise à ‘’discuter avec les autorités de la transition sur leur prétendu chronogramme’’ pour ‘’analyser objectivement’’ les 36 mois.
Et de rappeler que ‘’la CEDEAO a exigé aux autorités de la transition un chronogramme consensuel avec les forces vives. Elle a été claire, il faut une date raisonnable. Pendant ce temps, la junte se cache derrière les 36 mois, une façon de transformer la transition en un mandat électif’’.
Pour faire fléchir la junte au pouvoir, souligne-t-il, ‘’nous sommes en train d’explorer toutes les possibilités qui s’offrent à nous. Nous menons des rencontres avec les partenaires de la Guinée pour mieux les expliquer la situation sociopolitique et de droits de l’homme qui prévaut dans notre pays. Cela s’inscrit dans une logique de diplomatie préventive afin que les autorités guinéennes reviennent à la raison ou à ceux qui accompagnent la Guinée prennent des dispositions idoines, pratiques’’.
Aussi, dit-il, ‘’ce sont les manifestations. Il ne faut discriminer les manifestations. Parce que c’est ce qui renforce la radicalisation. Ce que le FNDC n’a pas exploré, c’est la prise des armes et ça, on ne le fera pas. Parce que nous ne sommes pas un mouvement armé. Nous nous battons avec la règlementation, les moyens reconnus’’.
B.Damba visionguinee.info