Dialogue inclusif : Sept bonnes raisons d’y croire (Par Ibrahima Sanoh)

Dialogue inclusif : Sept bonnes raisons d’y croire (Par Ibrahima Sanoh)

Le Président de la transition n’a cessé de faire des concessions utiles en vue de faire des questions de la transition des questions nationales. Bien qu’il n’ait pas été investi du suffrage universel, il ne cesse de désirer le consensus autour de toutes les questions ayant trait à la transition. Il a compris, dès les lendemains du 5 septembre 2021, qu’une décision concertée, améliorée par l’échange est plus légitime qu’une décision imposée. Alors, il n’impose rien. Même pas le chronogramme de la transition. Sinon, il n’aurait pas créé un cadre de dialogue inclusif dans le mandat est de s’entendre sur les approches et les échéances de mise en œuvre des points d’action de l’agenda de la transition. On ne saurait alors lui reprocher d’avoir un agenda caché alors qu’il s’emploie à faire de l’agenda de la transition un agenda républicain. En instituant, le dialogue inclusif par décret, le Président de la transition tient à créer un pacte républicain sur la transition.
Malgré ses efforts, de nombreux procès sont intentés contre le cadre de dialogue et aussi les facilitatrices nationales. Pour ma part , ma conviction est que le cadre de dialogue institué peut tenir en compte les revendications objectives faites ici et là par certains acteurs politiques ou de la société civile. Le format du dialogue n’établit aucune inféodation des facilitatrices au CNRD ou à son Président. En voici quelques arguments sur lesquels sont fondés mon propos.
1-La matière sur laquelle porte le dialogue ne souffre d’aucune ambiguïté. Le dialogue ne traitera pas des questions politiques, des questions sociales ou économiques. Le dialogue inclusif traitera des questions relatives à la transition. Il vise à encourager des échanges constructifs entre les acteurs des forces vives de la nation et le CNRD et le gouvernement sur la transition. Il ambitionne à ce que les parties prenantes s’entendent sur les mesures de confiance durant la transition tout en respectant les lois et les règles qui régissent notre pays et le respect de la séparation des pouvoirs. Il poursuit le dessein d’établir un mécanisme de mise en œuvre des accords trouvés à l’issue du dialogue.
2- Les facilitatrices nationales n’ont pas de camp. Elles sont neutres et leurs démarches l’attestent. Elles occupent le présidium du cadre de dialogue. Leur mission est de contribuer à harmoniser les vues et de permettre que les parties prenantes parviennent au consensus sur l’agenda de la transition.
3- Les bases de désignation des facilitatrices ne sont contestées par aucune des parties prenantes au dialogue. Elles jouissent d’une bonne moralité, elles sont aussi compétentes. Certains partis politiques récusent leur mode de désignation. Cela n’établit pas pour autant leurs prétendues manque d’indépendance. La présomption d’indépendance ne peut et ne doit être renversée que par des faisceaux d’indices établissant leur subordination ou au CNRD ou au gouvernement. Les facilitatrices ne reçoivent pas des ordres ou des directives du CNRD ou du gouvernement. Leurs activités ne sont contrôlées par aucune des entités de la transition, elles en peuvent être sanctionnées pour un manquement qu’on leur reprocherait. Elles élaborent et soumettent la méthode du dialogue à l’approbation des parties. Elles décident avec celles-là de leurs participations au dialogue : les critères de choix des délégués et leurs nombres. C’est ce qui justifie les consultations des différentes parties prenantes qu’elles ont entamées. On ne peut s’abstenir de récuser la bonne moralité des facilitatrices et douter de leurs consciences. L’indépendance est plus une question d’état d’esprit que d’autres choses.
4- Ce ne sont pas les facilitatrices qui décident de la durée ou du contenu de la transition. Les décisions sont adoptées par la plénière composée des membres des partis politiques, des acteurs de la société civile, des représentants du gouvernement et du CNRD. Ce sont ces entités-là qui confrontent leurs vues sur la durée et le contenu de la transition. Les facilitatrices auront pour rôle de présider les plénières, de modérer les discussions, de faciliter la bonne et saine communication entre les parties prenantes, de rapprocher les positions entre les parties prenantes, de veiller au respect des modalités pratiques du dialogue.
5- Les facilitatrices rencontrent avant le démarrage du dialogue les différentes parties prenantes pour recevoir leurs revendications ou conditions en vue de leurs participations au dialogue. Les différentes parties prenantes devraient les recevoir et leur soumettre toutes leurs revendications. C’est là qu’il faudra éprouver leurs indépendances. Les supputations et les procès d’intention ne servent à rien sinon qu’à exprimer de la part de ceux qui les usent une volonté à ne pas participer au dialogue. Auraient-ils d’autres exigences que l’opinion ne mériterait pas de savoir et dont l’expression exige des rencontres directes avec le gouvernement ?
6- Les facilitatrices pourraient adresser des invitations à certaines institutions comme la CEDEAO et son médiateur désigné, l’OIF, les pays du G5 et leur convier à prendre part au dialogue. Toutefois, ils n’auront qu’un statut d’observateurs. Leurs avis pourraient être sollicités sur les questions techniques comme l’établissement du fichier électoral. Pour le moment , on ne pourrait pas dire que le Président de la transition refuse la participation de la CEDEAO au cadre de dialogue.
7- A la suite du dialogue, les facilitatrices présenteront les résolutions adoptées par les parties prenantes. Elles ne diront pas leurs opinions, elles diront ce que les parties prenantes auront accepté comme procédant du consensus fort et non velléitaire et abscons .
Ibrahima SANOH
Citoyen guinéen

 

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L'Equipe de la Rédaction