Manif du 16 février: le FNDC fait le point, établit un bilan de 6 blessés par balles et met en cause la junte
Depuis l’interdiction injustifiée des manifestations en République de Guinée par la junte au pouvoir, en mai 2022, à la veille de chaque mobilisation citoyenne et pacifique, les autorités militaires et sécuritaires tiennent des réunions de faits à l’état-major général des Forces Armées.
Ce mercredi 15 février, pendant que le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, le Général Balla Samoura distribuait des billets de banque à des jeunes contre-manifestants constitués à cet effet et que les facilitatrices rôdaient sur le long de l’axe l’autoroute le Prince pour mettre en pratique les consignes de leurs deals avec le CNRD, les membres du CNRD et du Gouvernement ont passé le plus clair de leur temps dans des réunions.
Ces différentes rencontres se sont soldées par la décision de déployer l’armée sur les différents axes routiers de Conakry, Dubreka et Coyah dès 20 heures pour empêcher tout regroupement et de réprimer dans le sang des citoyens non armés et qui manifestent pacifiquement pour exiger l’ouverture d’un cadre de dialogue fécond, la libération des détenus politiques incarcérés pour certains depuis plusieurs mois à la maison centrale de Conakry et le retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Pour mettre en œuvre cette dynamique répressive, un messageradio INTERCEPTÉ par nos CELLULES TECHNIQUES a d’ailleurs été passé par le CNRD aux autorités administratives ainsi qu’aux Forces de Défense et de Sécurité.
Le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a dans un document intitule (Réquisition Générale) sous le numéro de référence No 007/MATD/CAB/2023 indique clairement en ces termes : Les Forces Armées à travers le Chef d’Etat-Major Général, le Général de Brigade Sadiba KOULIBALY, de prêter le concours des troupes et moyens nécessaires pour appuyer au besoin les forces de Police et de Gendarmerie pour le maintien et le redressement de l’ordre sur l’ensemble du territoire national de ce jour mercredi 15 février…
L’instruction a donc été donnée de transformer le Grand Conakry zone indiquée pour la mobilisation citoyenne, en un champ de guerre où la force des armes imposera sa loi, quitte à généraliser les tueries de masse et la destruction des biens publics et privés.
C’est ainsi, des unités de la Brigade Anti Criminalité (BAC), de la Brigade de Recherche et d’Interpellation (BRI), de la Brigade de Répression contre le Banditisme (BRB) appuyées par des militaires lourdement armés du Groupement d’Intervention Rapide (GIR) du camp Kwame Nkrumah et le Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées (BATA) du camp Alpha Yaya Diallo ont pris d’assaut la route, le prince et l’autoroute accompagnés de personnes habillées en tenues civiles.
Toute la nuit du mercredi à ce jeudi matin, des témoignages, images et vidéos ont fait état d’un déploiement sans précédent assimilable en une situation d’état de siège marqué par des tirs nourris de balles réelles dans la haute banlieue de Conakry.
Le bilan provisoire de cette opération de ces éléments de l’armée à la solde du CNRD fait état de six (6) blessés par balle dont un cas critique, des expéditions et arrestations nocturne occasionnant des émeutes dans certains quartiers du grand Conakry, des tirs nourris d’armes létales par les forces de défense et de sécurité.
À 3h30mn du matin de ce jeudi, jour de la marche pacifique et citoyenne du FNDC, les unités de Police (CMIS et commissariats centraux) et Gendarmerie (escadron mobile et gendarmerie départementale) ont été déployées avec des personnes civiles en appui, tout au long de l’itinéraire de la marche sur l’autoroute Fidel Castro, sur la route le prince et la corniche de Taouyah – Sonfonia pour empêcher les citoyens de rejoindre le point de regroupement de la marche pacifique et citoyenne qui a pour point de départ le rond-point de la Tannerie à 9h00.
Aux alentours de 6 h, les citoyens pro-démocratie ont constaté la rentrée sur Conakry d’un équipage de renforts venus de l’intérieur du pays sur la nationale N1 et la nationale N2.
Face à la volonté de la nébuleuse CNRD de gouverner au prix de la mort et du sang, le FNDC appelle les Forces de Défense et de Sécurité à se désolidariser des plans répressifs du Colonel Mamadi Doumbouya et de son Gouvernement.
Le FNDC invite l’Armée, la Police et la Gendarmerie à assumer leur devoir républicain et à s’abstenir de répondre et/ou de s’associer à des ordres manifestement illégaux ou d’être l’instrument meurtrier du CNRD ; et leur demande également d’assumer leur responsabilité devant l’histoire en refusant de soutenir la tyrannie.
Le comité d’organisation salue la détermination des citoyens pro-démocratie à participer à cette marche pacifique dans le strict respect du guide du manifestant.
Le FNDC rappelle à l’opinion publique nationale et internationale que toutes ses actions s’inscrivent dans une démarche républicaine et que sa manifestation est pacifique et citoyenne.
La responsabilité de toutes les éventuelles dérives sécuritaires constatées sera imputée aux FDS et aux contre-manifestants que le CNRD a mobilisé à l’occasion de cette journée de protestations citoyennes.
Ensemble unis et solidaires, nous vaincrons !
#TransitionMandaMaara
Fait à Conakry, le 16 février 2023 Le Comité d’organisation