Cas des quartiers et districts : « Ce que le CNRD a fait est plus grave… », selon Dr.Faya Milimono

Cas des quartiers et districts : « Ce que le CNRD a fait est plus grave… », selon Dr.Faya Milimono

CONAKRY-Le Président de la Transition a pris un Décret ce mercredi 9 août 2023 fixant les Missions et l’organisation des conseils de quartier et district. Une décision qui abolit définitivement les dispositions spéciales relatives aux Conseils de quartier et de district contenues dans la Loi Organique N° L/2017/N°0039/AN portant sur le Code Électoral Révisé.
En 2017, Dr Faya Milimono était l’un des acteurs politiques à s’être opposé au vote de cette Loi par l’Assemblée Nationale ultra-dominée à l’époque par le RPG arc-en-ciel et l’UFDG. Pour le président du Bloc Libéral, la décision du président Doumbouya est encore plus grave que la loi qu’il a abrogée.
« C’est une Loi qui méritait d’être abrogée. Dans le combat que je mène, si un jour l’opportunité m’est donnée je vais l’abroger. Mais la décision prise par Le colonel Mamadi Doumbouya par décret, modifiant certaines dispositions spéciales de cette Loi de 2017 portant code électoral, n’est pas non plus la solution. C’est d’ailleurs grave », entame M. Milimouno.
Pourquoi ?
« Parce que premièrement, selon le code des collectivités, les quartiers et les districts sont des sections de la commune. Donc, c’est des sections qui évoluent sous l’autorité du maire et du conseil. Comme on aime toujours nommer en Guinée, ce que nous ne voulons pas au Bloc Libéral. Tout ce qui est technique doit faire l’objet de sélection sur la base d’un CV ( Curiculum Vitæ). Mais dans le cas précis, il y a d’abord une question de démocratie, l’ancrage de la démocratie c’est à la base. Les hommes et les femmes qui doivent diriger nos quartiers et districts doivent être l’émanation du peuple. Ces élections là nous les voulons non partisanes, même si on doit les faire de la façon du PDA-RDA où on invite les gens dans un stade on demande aux candidats de s’aligner et on dit aux gens devant les candidats, je le préfère. Mais celui qui doit être le président d’un quartier, d’un district, qu’il soit l’émanation du peuple.
La deuxième chose, même à supposer que pour une question de coût ou d’autres choses on veuille nommer les chefs de quartiers ou districts, c’est que je ne souhaite pas, ça ne peut être fait que par le maire. Mais on prend une autorité au-dessus du maire qui nomme, c’est un peu la même défaillance qu’on fait dans les structures décentralisées lorsqu’on va jusqu’à nommer le secrétaire général de la commune par arrêté du ministre. Le secrétaire général dans une commune est le chef de l’administration de la commune. Et donc celui-là ne peut être que sous l’autorité du maire. Et, en tant que tel, c’est à la commune de constater que la vacance du poste et de mettre une procédure en place permettant à tous ceux qui ont profil de soumissionner et sur la base d’une sélection rigoureuse, prendre un candidat qui a le meilleur profil, notamment en termes de compétences, d’intégrité, d’expérience. Malheureusement dans notre pays on fait du surplace à chaque fois.
On n’a pas à nommer à toutes les fonctions. Il y a des postes qui sont techniques qui doivent être pourvus par une sélection sur la base de CV, des entrevues. Cette personne qui est sélectionnée ou choisie sur cette base n’a pas être dérangée parce que le président ou le ministre a changé. Mais la politisation à outrance que le CNRD a dénoncée, c’est à peu près la même chose qu’on est en train de ramener à travers ce décret que j’ai lu hier mercredi 9 août 2023« , déplore Dr Faya Milimouno.

A suivre…

Pour Africaguinee.com

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L'Equipe de la Rédaction