Cécé décharge Toumba et enfonce Marcel : ‘’Durant 7 ans, je suis avec mon neveu en prison, il n’a jamais été sincère avec moi’’.
Ce lundi devant la barre, Cécé Raphaël Haba est revenu sur sa conversation avec le commandant Toumba et Marcel Guilavogui à la maison centrale. L’accusé soutient que le neveu du capitaine Dadis Camara n’a pas dit la vérités sur les évènements du 28 septembre. Extraits…
‘’Pendant 7 ans, je suis avec mon frère Marcel en prison. Je lui ai demandé si réellement il a participé aux évènements du 28 septembre. Il m’a toujours dit : ‘Oncle, je n’ai jamais participé et je ne suis jamais allé au stade’. Et jusqu’à preuve contraire, c’est ce qui était dans mon cœur. Un jour aussi, je lui ai dit que des gens sont venus m’interrogé sur l’affaire du 28 septembre. Je voulais savoir qui a donné mon nom au juge d’instruction. Il m’a dit qu’il n’a jamais dit mon nom devant le juge d’instruction.
Qu’est-ce qui m’a fait mal ? Toumba n’était pas avec nous, il était en cavale au Sénégal (…). Moi, je ne m’attendais pas à son retour. Parce que j’entendais qu’il était mort en Gambie, on l’a tué. Donc je n’avais pas l’espoir de me retrouver avec lui. Et le voici avec nous. Il était gardé à la maison centrale, il n’y avait pas d’accès (…). Mais à l’approche du procès, Toumba nous a appelé. Il a dit, ‘Cecé, Marcel, venez, nous venons de loin, nous ne partons pas au combat mais pour dire la vérité au bas peuple. Cécé a déjà fait 14 ans et tu as déjà fait 13 ans. Mais rien que la vérité’. Il a dit à Marcel : ‘le jour du 28 septembre, je ne t’ai pas dit de ne pas sortir la troupe, mais tu as refusé’. Il a dit ‘Oui ! Toumba tout ce que tu as dit, c’est réel. Mais pardon devant les juges, je cherche à sauver ma tête’. Toumba a encore repris la parole pour dire : ‘Quand vous m’avez retrouvé à la clinique, je t’ai vu sortir deux grenades’. Il a dit : ‘Oui tout ce que tu dis est réel mais je ne peux pas tout dire devant eux. Même si c’est un char de combat qu’on met devant moi, je ne dirais jamais la vérité. Pardon, défends-toi et tu me laisses. Pardon, il ne faut seulement pas me charger’’’.
En ce moment, j’ai pris la parole pour dire à Marcel pendant tout ce temps, je t’ai demandé et tu m’as dit que tu n’as jamais participé. Et devant Toumba, tu reconnais les faits. Je lui ai dit :‘c’est toi qui devais parler aux juges pour dire que cet homme est innocent (…)’. Après, j’ai dit que si Toumba n’étais pas de retour à la maison centrale, je n’allais pas sortir en prison et je n’aurais quelqu’un pour défendre mon innocence. Je lui ai dit dans ce cas, pour les 14 ans que je fais en prison, tu en fais partie. Ce que je peux te dire : ‘on a continué à prier, on s’est confessé. Si on était en déroute, Dieu nous a envoyés en prison, on a promis à Dieu d’être sincères. Il faut accepter de dire ce que tu as pu confirmer devant Toumba pour confirmer cela devant la barre’. Il m’a dit ‘Oncle je ne peux pas, même si c’est sur cette base que je vais recevoir la condamnation, ce n’est pas un problème’.
Toumba a repris la parole pour dire ‘vous allez m’excuser, je ne suis pas éduqué pour dire le mensonge. Je vais dire ma part de vérité au bas peuple. Car c’est pour l’histoire de nos enfants qui viendront après nous. Mais il ne faut plus laisser Marcel aller à l’église parce qu’il n’a plus foi en Dieu’. J’ai dit ‘non, peut-être qu’en partant à l’église, il peut changer,. Je ne peux pas lui dire de ne pas venir à l’église. Il peut encore changer’.
Voici ce qui m’a touché. Durant 7 ans, je suis avec mon neveu Marcel, il n’a jamais été sincère avec moi. Mais devant Toumba, il a été sincère. Je ne mens pas pour quelqu’un, j’ai fait un serment devant Jésus Christ.
Visionguinee.info