À l’occasion de cette journée, notre rédaction a rencontré Docteur Djalikhatou Diallo, ancienne première vice-présidente de l’Assemblée Nationale de Guinée et acienne ministre, pour recueillir son analyse sur les progrès et défis relatifs aux droits des femmes en Guinée et au-delà.
Pour Docteur Djalikhatou Diallo, la Journée des Droits des Femmes ne doit pas être vue comme une journée festive, mais comme une occasion pour les femmes de dresser un bilan de leurs actions au cours de l’année écoulée.
“C’est une journée qui doit nous permettre de faire le point sur nos activités, d’apprécier nos réussites, mais aussi de nous interroger sur nos points faibles et sur les aspects à améliorer”, souligne-t-elle.
En tant que présidente de la COFEPAD Guinée (Coordination des Femmes pour la Paix et le Développement), Docteur Diallo met en avant les actions entreprises au niveau national, en particulier pendant la période de transition politique.
“Pendant cette transition, nous avons travaillé pour préserver et consolider les acquis des femmes dans les textes de loi en cours d’élaboration. Nous avons plaidé auprès du Conseil National de la Transition (CNT) pour que la future Constitution prenne en compte tous les droits des femmes et garantisse la préservation de ces acquis”, précise-t-elle.
Cependant, de nombreux défis demeurent, notamment les violences faites aux femmes, les viols, les mutilations génitales féminines et les mariages précoces. Malgré les efforts de sensibilisation, ces phénomènes restent malheureusement en grande partie inchangés.
“Il est essentiel que les actions de sensibilisation se traduisent par des mesures concrètes et effectives pour inverser ces tendances“, affirme-t-elle.
Elle insiste également sur la nécessité d’une synergie d’actions à l’échelle nationale et internationale pour obtenir des résultats tangibles.
“Une coordination parfaite est essentielle pour que les objectifs soient atteints“, ajoute Docteur Diallo.
Hommage aux femmes rurales et défavorisées
Docteur Djalikhatou Diallo tient également à rendre hommage aux femmes des zones rurales et des quartiers défavorisés, qui, souvent dans l’anonymat, contribuent de manière significative à l’économie du pays.
“Ces femmes se battent jour et nuit pour subvenir aux besoins de leurs familles, élever leurs enfants et participer à la vie économique du pays. J’ai un respect profond pour elles”, déclare-t-elle.
Elle les exhorte à redoubler d’efforts et à continuer leur lutte, tout en mettant l’accent sur l’importance de maintenir les filles à l’école pour garantir leur avenir.
Une femme d’engagement et d’écriture
Actuellement présidente de la COFEPAD Guinée, Docteur Djalikhatou Diallo est également écrivaine et a publié plusieurs ouvrages portant sur les violences faites aux femmes et les droits des femmes. Son engagement va au-delà des institutions : elle milite pour une transformation profonde de la société guinéenne, en donnant une voix aux femmes vulnérables et en luttant pour leur émancipation.
En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, ses propos rappellent que les défis sont nombreux, mais que chaque petite victoire et chaque pas en avant compte dans la lutte pour l’égalité des genres.
Source:webguinee24 info