Kassory Fofana met le pied dans le plat du colonel Doumbouya et Cie : ‘’Où est la boussole tant vantée ?’’
Détenu pour des faits présumés d’enrichissement illicite, de détournement de deniers publics, corruption et blanchiment d’argent, l’ancien Premier ministre dont le procès s’ouvre ce mercredi 15 mars, dénonce une chasse aux sorcières. Il a promis de briller par son absence à la barre de Cour de répression des infractions économiques et financières.
‘’Il m’aurait plu de me livrer à cet effort d’explication nécessaire pour vous édifier devant la barre, comme il est de règle, lorsqu’on a maille à partir avec la justice. Mais, c’est peine perdue, parce que l’on n’est pas dans la situation où ce ne sont pas les faits, preuves à l’appui qui compte. Ce n’est ni la vérité qui est recherchée, ni la justice qu’on a le souci de rendre dans cette cabale politico- judiciaire. Des têtes doivent tomber dans la campagne de chasse aux sorcières ciblée et sélective en cours dans notre cher pays. Ce n’est plus un secret pour personne’’, dénonce l’ancien premier ministre.
Et de poursuivre : ‘’Les faits parlent d’eux-mêmes. A ce jour, j’ai bénéficié, de même que mes compagnons d’infortune de 4 ordonnances, au moins, de mise en liberté, restées lettres mortes. Les magistrats qui ont eu le courage de prendre ces décisions, malgré la difficulté pour eux d’appliquer la Loi et de dire le droit dans un climat d’intimidation et de pressions intempestives, ont subi comme moi et tant d’autres le fait du Prince, érigé en doctrine de gouvernance’’.
Près d’un an après son placement en détention à la maison centrale de Conakry, Kassory Fofana se demande : ‘’Où est la justice tant clamée ? Où est la boussole tant vantée ? Où se trouve l’équité souhaitée par tous devant la loi ?’’
Il demande à ses compatriotes guinéens que ‘’nous avons été arrêtés, déportés à la maison centrale dans des conditions et circonstances qui n’ont rien à voir avec l’Etat de droit, les bonnes pratiques en matière de poursuites judiciaires qui n’honorent pas la République, ne peuvent pas faire non plus la fierté d’aucun guinéen’’.
Revendiquant 40 années de carrière au sein de l’administration publique, l’ancien Premier ministre assure qu’il éprouve un ‘’sentiment de gêne, de frustration et de honte aussi de savoir que la Guinée touche le fond, se trouve dans le creux de la vague au regard des droits de l’homme et des libertés individuelles’’.
Visionguinee.info