Mamadi Doumbouya : «L’heure est au rassemblement, à l’unité qui se fera, sans doute…. » (Discours)

Mamadi Doumbouya : «L’heure est au rassemblement, à l’unité qui se fera, sans doute…. » (Discours)

Mesdames, Messieurs,
Mes chers compatriotes,
Chers invités
Comme vous le savez, dès la prise du pouvoir par les Forces de Défense et de Sécurité, le 05 septembre 2021, nous nous sommes engagés à faire face à notre histoire et à assumer notre devoir de mémoire.
C’est dans ce cadre que le 22 mars dernier, nous avons initié les Assises Nationales, qui devaient initialement se tenir durant six semaines sur tout le territoire de la République et dans les différentes représentations diplomatiques de notre pays dans le monde.
En proposant la fin de ces assises pour le 29 avril 2022, nous avions alors sous-estimé la capacité et la volonté de nos compatriotes de s’écouter, de se parler, de se dire les choses qui font mal et de s’engager résolument ensemble dans la voie de la Vérité et du Pardon. La décision de reporter les conclusions des travaux du Comité National des Assises s’imposait alors comme une nécessité absolue pour permettre aux Guinéennes et aux Guinéens d’ouvrir davantage, avec prudence, et peut-être même avec appréhension, le livre d’un passé douloureux et de panser les blessures profondes.
Nous voici, au terme d’une étape importante de ce processus de vérité et de pardon, dans cette même salle, là où nous avons fait le pari de tendre une oreille attentive à nos ressentiments, à nos refoulements, à nos blessures et nos fractures sociales, pour écrire d’une encre apaisée de nouvelles pages brillantes de notre histoire commune.

On aurait pu penser que le pari n’était pas gagné d’avance. Mais, nous voici, de nouveau, dans cette même salle où nous avons ouvert les Assises Nationales sous le signe de la Vérité et du Pardon, cette fois-ci pour la remise du rapport du Comité National des Assises. Ce moment ne ferme pas notre longue marche à travers notre passé commun, sombre par endroits, sur lequel nous avons lancé quelques projecteurs, que d’autres continueront certainement à éclairer.
En attendant, ce moment solennel est pour nous l’expression de notre détermination à apaiser les cœurs et les rancœurs.
Écouter son prochain, ses douleurs, surtout lorsque celles-ci sont infligées au mépris de l’appartenance à une même Nation, un même pays, n’est pas facile, mais c’est faire preuve de maturité, de responsabilité, et surtout une nécessité absolue de dépasser les clivages et regarder ensemble dans la même direction. En ce sens, le travail du Comité National des Assises, est très salutaire.
Mesdames, Messieurs,
Chers compatriotes,
En prenant nos responsabilités le 05 septembre dernier, nous avons fait le vœu du rassemblement. C’est un serment. Et en tant que Président et soldat qui a juré de servir le drapeau, j’en connais la teneur et la valeur, et j’entends honorer mes engagements. Depuis cette date, nous continuons de poser des actes de réconciliation et d’union nationale.
L’unité de notre pays est en effet la pierre angulaire de mon action. Il y a urgence à agir, car chaque jour qui passe est un jour de trop dans le dénuement, dans l’extrême pauvreté, dans les difficultés, pour des millions de nos compatriotes. Une triste réalité qui contraste avec l’immense richesse de notre pays.
Nous nous sommes engagés à faire une rupture en procédant à des reformes.
Mesdames et Messieurs, aucun développement n’est possible sans justice et sans la lutte contre la corruption.
Mes chers compatriotes, les changements sont précédés par les inconforts.
Dans le cas de notre pays, cela touche des intérêts indus et égoïstes qui bloquent malheureusement l’unité et le rassemblement des Guinéens.
Mes chers compatriotes, nous ne pouvons pas continuer à freiner le développement de notre pays en se cachant derrière les considérations irrationnelles que sont : l’ethnie, la politique, la religion.
Au lieu d’instrumentaliser la jeunesse guinéenne, concentrons-nous plutôt sur son avenir.
L’avenir de notre jeunesse est la seule raison d’être de notre Etat.
Comme je l’ai toujours dit, la Guinée est au-dessus de chacun de nous et pour la défense de ses intérêts, je ne reculerai pas.
Les réformes structurelles continueront dans tous les domaines.
C’est à ces réformes que j’associe les conclusions de votre rapport. Je puis vous dire que chaque ligne et chaque solution proposées dans ce rapport seront analysées et prises en compte à la lumière de l’intérêt supérieur du Peuple souverain de Guinée.
Chers compatriotes,
L’occasion a été donnée à chacun de dire la vérité, du moins, sa part de vérité. Le Comité National des Assises a effectué son travail. Les Guinéens le leur. Ils ont été au rendez-vous de l’histoire. Croyez-moi que nous sommes déterminés à tout mettre en œuvre pour combler leurs attentes.
Chers membres du Comité National des Assises,
Chers Co-Présidents,
C’est le moment de vous remercier pour le travail abattu. Par votre mobilisation, vous avez prouvé que vous portez la Guinée dans vos cœurs. Je vous témoigne toute ma reconnaissance et ma gratitude pour les efforts fournis pour la réussite des Journées de Vérité et du Pardon.
L’heure est au rassemblement, à l’unité qui se fera, sans doute, en accordant une attention bienveillante aux recommandations issues des Journées Nationales des Assises. Vous pouvez compter sur moi.
Je ferai en sorte que vos efforts ne soient pas vains, que la parole libre des Guinéennes et Guinéens, que leurs expressions de vérité et de pardon ne soient pas un écho qui meurt dans le silence des tiroirs de l’oubli. J’en ferai un point d’honneur.
Vive la République !
Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens !
Je vous remercie

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L'Equipe de la Rédaction