Le culte de la personnalité est devenu si fort que certains, comme le Préfet de Kankan, ont fini par se convaincre que le portrait ou l’effigie d’un chef d’État a peut-être plus de valeur que la vie d’un citoyen.
En 1984, certains guinéens avaient du mal à croire à la mort du Président Sékou Touré tellement le culte qui lui était voué était fort. Pour beaucoup, ” le Responsable Suprême de la Révolution ” était immortel. Les guinéens croyaient vraiment en avoir fini avec ce phénomène.

Les propos du Préfet de Kankan ont au moins le mérite de fournir un élément important qui va permettre au Procureur de la République de Kankan d’ouvrir une enquête sur la mort de Docteur Mohamed Dioubaté car celle-ci devient plus suspecte encore.

Autant les déclarations des deux commissaires de la HAC leur avaient valu des poursuites judiciaires et une détention, autant celles du Préfet de Kankan sont susceptibles de donner lieu, au minimum, à une information judiciaire pour homicide.

Cet officier est d’ailleurs un habitué des propos qui indignent. S’il avait été limogé après les propos communautaristes qu’il avait t tenus il n’y a pas longtemps, il aurait sûrement remué sept fois sa langue dans la bouche avant de tenir des propos ausdi graves sur la mort de Docteur Mohamed Diabaté.

Maitre Mohamed Traoré