Pourquoi Sidya Touré n’est pas devenu Président de la Guinée ? (Par Sow Rousseau)
Pourquoi Sidya Touré n’est pas devenu Président de la Guinée ?
1-Réponse simple: Parce qu’il n’a jamais voulu devenir Président à n’importe quel prix, par tous les moyens possibles.
2-Explication: Si SIDYA avait activé l’équation ethnocentriste « Trois contre Un », ou « Tout Sauf un Peul », il serait en train d’exercer à l’heure actuelle son second ou troisième mandat.
C’est son refus catégorique de la discrimination, de la politique politicienne, d’utiliser des méthodes efficaces à court terme, mais néfastes pour l’avenir, qui l’ont empêché de devenir Président.
Il fallait être fort de conviction pour refuser l’utilisation de cette équation, d’autant plus que certains de ses fervents partisans étaient et sont toujours pour l’utilisation de la fameuse équation.
SIDYA est un homme d’Etat, un homme qui a le sens de l’Etat, un homme qui ne voit pas seulement ce qu’une méthode peut lui offrir , mais qui pense aux conséquences futures de l’application d’une méthode.
Sa philosophie s’analyse comme suit: « Je préfère perdre la présidence si cela préserve l’avenir du pays, que de devenir Président en compromettant l’avenir du pays ». Alpha Condé a la philosophie inverse, alors il est devenu Président, et nous payerons tous le prix durant des décennies, il suffit de voir notre administration, notre armée et notre tissus social.
Voir aujourd’hui un groupuscule de femmes et d’hommes, n’ayant reçu aucune compétence constitutionnelle, se réunir pour rédiger un rapport aboutissant à exclure cet homme me chagrine profondément. Ce groupuscule était censé parler de dialogue, de tomates et de concombres, il n’aurait jamais dû aborder des questions constitutionnelles.
Savez vous pourquoi l’Europe a dominé le monde? C’est d’une part, à cause des droits individuels qu’elle a accordés à ses citoyens, et d’autre part, la concurrence, la compétition qu’elle a instaurées entre ses citoyens, cela crée inévitablement un cocktail explosif pour le développement.
Pendant ce temps, on a des universitaires Guinéens qui te pondent des analyses visant à interdire les coordinations régionales, à limiter par la loi le nombre de partis politiques, à exclure par la loi tel groupe pour favoriser l’émergence d’un autre groupe…
Autrement dit, comme ils ne savent pas comment faire bien vivre ensemble les Guinéens, ils demandent l’interdiction des coordinations régionales, solution simple et paresseuse. Comme ils ne savent pas comment instaurer la compétition politique entre plusieurs partis politiques, ils demandent la suppression ou la limitation du nombre de partis. Comme les jeunes ne savent pas battre les vieux, ils demandent le secours de la loi pour écarter les vieux à leur profit. Quel honte pour une jeunesse! Bref, ils optent toujours pour les solutions faciles, et rien n’est plus facile que les interdictions.
Ces nains de la pensée portent en Guinée le nom d’intellectuels, ce pays est un océan de désolation, une misère spirituelle.
SIDYA va partir, il sera l’un des rares si ce n’est le seul homme politique guinéen qui n’a jamais contribué à créer de l’animosité entre ses concitoyens.
JJR