Plus rien ne va entre le CNRD et les Forces Vives de Guinée,puisqu’elles viennent de publier un communiqué accusant le régime militaire, au pouvoir depuis le coup d’État de septembre 2021, de mener une gouvernance répressive, de trahir ses engagements de transition et de compromettre l’avenir démocratique du pays.
Depuis trois ans, la junte dirigée par Mamadi Doumbouya avait promis un retour à l’ordre constitutionnel, l’amélioration de la gouvernance, le respect des droits humains, et la préservation des libertés publiques. Or, ces engagements, largement soutenus par la population et la communauté internationale, se sont mués en répressions massives, musèlement des libertés, instrumentalisation de la justice et détérioration des conditions de vie, dénoncent les Forces Vives de Guinée.
Le communiqué alerte sur la potentielle candidature de Doumbouya aux prochaines élections présidentielles, malgré son serment public de ne pas se présenter. Cette décision, qualifiée de “trahison flagrante,” serait un précédent dangereux, risquant d’inspirer d’autres dirigeants de la région à se maintenir au pouvoir par la force. Les Forces Vives affirment que cela éroderait la confiance en la démocratie et pourrait généraliser le recours aux armes dans toute l’Afrique de l’Ouest.
Parallèlement, la situation des droits humains se dégrade. Les libertés publiques sont confisquées, les activités des partis politiques et de la société civile sont quasi-impossibles, et les médias critiques, notamment Espace FM, FIM FM et Djoma FM, ont été arbitrairement fermés. Les journalistes subissent de fréquentes intimidations, avec un accès à Internet souvent restreint, réduisant la liberté d’expression à un espace minimal. Les Forces Vives dénoncent également des arrestations arbitraires, des détentions prolongées sans procès et des disparitions de figures de la société civile comme Foniké Mengué et Billo Bah.
Sur le plan économique, la situation est également alarmante. Selon le communiqué, la population s’appauvrit dans un contexte de hausse du coût de la vie et de gestion opaque des ressources publiques, notamment des revenus miniers. Les Forces Vives accusent la junte de piller les finances publiques, aggravant les conditions de vie des citoyens, tandis que les infrastructures de base, comme l’eau et l’électricité, restent précaires.
Face à cette crise, les Forces Vives de Guinée lancent un appel à l’unité nationale pour exiger le départ de la junte et une transition vers un gouvernement civil avant le 1er janvier 2025. Elles s’adressent en particulier aux jeunes, à qui elles rappellent que l’avenir du pays dépend de leur engagement. Elles interpellent également les femmes guinéennes, souvent les premières touchées par cette instabilité, et les membres des forces armées, les exhortant à défendre la nation et non des intérêts individuels.
“Ensemble, nous pouvons surmonter cette crise, reconquérir nos droits et restaurer la voie de l’unité et de la prospérité,” conclut le communiqué.
Communiqué ci-dessous
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