Ces protocoles ont porté sur le riz, le sucre (subventionnés par l’État), la farine de blé, l’huile, l’oignon et les produits carnés (poulet sous toutes ses formes).
La mise en œuvre de ces différents protocoles est assurée par les acteurs signataires sous l’observation des associations de défense des droits des consommateurs et du Corps des agents assermentés.
Un numéro vert (142) gratuit et anonyme est mis à la disposition des populations pour dénoncer les mauvaises pratiques.
Un contexte international difficile
Les effets conjugués du COVID-19, de la guerre en Ukraine et les crises sécuritaires et climatiques ont entrainé une hausse généralisée des prix sur le plan mondial. Le secteur alimentaire et les transports sont particulièrement affectés. Le prix de la tonne métrique du sucre, par exemple, passe de 710 à 730 dollars en moyenne. Aussi, le fret maritime d’un conteneur de 40 pieds passe de 1382 à 3072 dollars soit une proportion de 150%. La chaine d’approvisionnement du riz a été perturbée par l’introduction d’une taxe de 20% à l’exportation en provenance de l’Inde (40% du marché mondial). La vente de tonne métrique du riz est ainsi passée de 510 à 610 dollars en moyenne.
Ces fluctuations n’ont pas facilité les négociations d’un nouveau protocole d’accord entre le Gouvernement et le secteur privé guinéen. Malgré ces contraintes, les pourparlers entamés en décembre 2023 ont abouti le 30 janvier 2024 à la signature d’un troisième accord qui garantit l’approvisionnement en denrées et stabilise les prix sur le marché.
Des allégements fiscaux pour maintenir la stabilité
Les protocoles d’accord de 2022 et de 2023 ont bénéficié d’un accompagnement de l’Etat à travers le rabattement de la taxe :100 dollars la tonne métrique pour le riz et 200 dollars la tonne métrique pour le sucre.
En 2023, ces exonérations fiscales et douanières accordées pour alléger le panier de la ménagère ont engendré chez l’État un manque à gagner de 327 621 955 360 francs guinéens, soit 228 327 104 631 pour le riz et de 99 294 850 729 francs guinéens pour le sucre.
Ainsi, ces subventions ont permis à l’État de garder les prix à la consommation à un niveau soutenable pour les populations. Sans cette mesure, les sacs de 50 kg du riz et du sucre seraient vendus à des prix plus élevés pour les consommateurs.
En décidant de maintenir les mêmes subventions au titre de 2024, l’État se sent obligé de réajuster des prix à la consommation pour les denrées concernées par le protocole signé le 30 janvier 2024, d’autant plus que les prix CIF sont supérieurs à ceux de l’année 2023.
Force est de constater que l’État a usé de tous les moyens à sa disposition pour atténuer l’impact de la hausse mondiale des prix sur le panier des ménages.
Ces facteurs exogènes ne peuvent être atténués durablement que par le renforcement de la production et de la consommation locales.
Sans les mesures gouvernementales, le sac de riz de 50kg vendu aujourd’hui à 340 000 francs guinéens dans la région de Conakry couterait plus de 360 000 francs guinéens. Le sac de sucre de 50kg vendu à 440 000 francs guinéens en ce moment aurait couté plus de 460 000 francs guinéens dans la région de Conakry.
Les prix de la farine de blé et du kilogramme de la viande de bœuf restent inchangés. Mieux, le prix de l’huile de 20 litres a baissé de 35 000 francs guinéens.
Comparativement aux pays voisins, les prix à la consommation en Guinée sont encore relativement bas. En effet, la moyenne sous-régionale du prix d’un sac de 50 kg du riz est de 468 000 FG, celui d’un sac de 50 kg de la farine de blé est de 542 000 FG et le prix d’un sac de 50 kg de sucre est de 621 000 FG.
Source: site officiel de la Primature