Aboubacar Soumah explique pourquoi je me suis énervé contre Ahmed Camara……
L’ancien député uninominal de Dixinn est sous le feu des projecteurs. Aboubacar Soumah est accusé d’avoir violenté ce mercredi, 15 juin 2022 un des chroniqueurs de l’émission « Les Grandes Gueules » de la radio Espace FM. Dans la foulée de cette controverse, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Mafanco a annoncé des poursuites judiciaires contre l’homme politique si les faits qui lui sont reprochés sont vrais.
Qu’est-ce qui s’est réellement passé ? L’honorable Aboubacar Soumah a-t-il porté mains sur Ahmed Camara ? Qu’est-ce qui l’a énervé ? Pour répondre à toutes ces questions, Africaguinee.com a interrogé le principal mis en cause.
D’abord, le président du parti GDE affirme avoir été invité dans le seul et unique but d’être piégé. Ce qui s’explique dit-il par certaines questions non prévues qui lui ont été posées par les chroniqueurs des Grandes Gueules.
« Certaines de nos radios sont devenues des lieux où il faut arrêter des leaders politiques ou les leaders d’opinions. J’ai été invité par Espace FM par rapport à la mise en place des forces vives. Lorsque vous invitez une personne dans une émission, vous lui déclinez les questions sur lesquelles il doit se préparer pour pouvoir les répondre. Les questions étaient essentiellement sur la préparation que nous faisons par rapport à la mise en place des forces vives. J’ai été et j’ai répondu à ces questions.
Le nommé Ahmed Camara est sorti hors de tout ça. Il a dit : celui qui parle-là, je le connais. C’est un des promoteurs du troisième mandat. Après qu’il ait dit ça, j’ai dit d’accord mais je n’étais nullement membre de la CODENOC, ni membre du CODEC et je suis venu ici (Les Grandes Gueules) pendant les élections législatives et référendaires pour dire que je suis contre le troisième mandat et la nouvelle constitution si c’est uniquement pour qu’Alpha Condé se représente. Je leur ai qu’ils pouvaient consulter leur archive. Tamba a continué sur d’autres questions », a fait savoir Aboubacar Soumah.
Visiblement, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la question liée au troisième mandat d’Alpha Condé. Accusé par un des chroniqueurs d’avoir soutenu le coup d’Etat constitutionnel, l’ancien député de Dixinn affirme que l’audio qui a été diffusé à l’antenne comme preuve de son adhésion au changement constitutionnel a été déplacé dans son contexte.
« Ils étaient en train de rechercher une émission que Mohamed Aly Kondé avait réalisée en 2018 avec moi lorsqu’il y avait la tension aiguë. Ça tirait sur l’Axe et tous les jours c’était des manifestations. Aly Kondé est venu me voir vers les années 2018, à l’époque on ne pouvait même pas sortir vers Bambéto et autres. Il m’a posé la question et je lui ai dit de la manière dont le pays était, on ne peut ni engager des actions de développement, ni engager de véritables actions de réconciliation. Je dis si c’est comme ça, même si c’est une autorité illégale, nous préférerons que cette autorité illégale reste jusqu’à ce que les Guinéens se réconcilient. (…) C’était en 2018 dans un contexte de confrontation ethno-régionaliste et politique. Or, les Guinéens s’étaient rendus compte qu’Alpha Condé a la volonté claire pour le troisième mandat vers la fin de 2019. Donc les deux contextes ne sont pas les mêmes. Qu’est-ce qu’ils font ? Au lieu de sortir les archives de 2020 que j’ai faites dans leur radio en condamnant le
troisième mandat en refusant d’aller au CODEC à la CODENOC, ils font sortir un élément qui date de 2018. J’ai dit c’est comme cela que nous détruisez les cadres. Je dis vous avez pris les interviews dans leur contexte et vous amenez ça dans un autre contexte. J’ai dit ceux qui écoutent ça, s’il n’y a pas quelqu’un pour expliquer les faits, ils prendront la personne comme menteur. J’ai dit il ne faut pas toucher à ma réputation ni à ma dignité humaine. Vous touchez à la dignité humaine de quelqu’un. Vous ne l’aviez pas dit mais vous voulez dire aux gens que je suis menteur. J’ai dit ça ne se fait pas. C’est tout ce que je dis», a-t-il confié.
Poursuivant, Aboubacar Soumah révèle que Ahmed Camara, l’un des chroniqueurs des Grandes Gueules, l’a traité de menteur.
« Ils m’ont dit non, tu ne peux pas le dire, vous êtes tous des menteurs. Je dis à Ahmed, à qui tu t’adresses comme ça ? Je suis ton grand frère de loin. Tu ne peux pas me dire ça. Vous ne pouvez pas m’inviter dans votre studio pour m’insulter. J’ai pris les téléphones qui étaient sur la table et je leur ai dit merci. Mais sachez que ce que vous faites n’est pas sérieux. Mais j’ai compris très tôt, depuis au début des questions que c’était un piège. Ils me disent d’abord que les forces vives que vous mettez en place c’est pour combattre le CNRD. Pourquoi mettre une organisation
politico-sociale pour combattre le CNRD ? J’ai dit notre souhait c’est de faire une transition apaisée, de courte durée afin que nous puissions attaquer nos véritables problèmes. J’ai dit c’est pourquoi nous tenons à ce que tout le monde soit dedans même ceux qui ont des idées divergentes pour qu’on discute sur table entre frères guinéens ? Ils m’ont demandé encore. Est-ce que vous allez accompagner la manifestation du FNDC le 23 juin ? J’ai dit non. Le 23 nous n’avons pas été associés, ni contactés. Donc on ne peut s’associer à quelque chose où on ne nous a pas invités. Lorsqu’ils vous invitent comme ça, les radars sont tournés vers vous pour que vous puissiez dire quelque chose qui pourra constituer un motif de votre arrestation. Mais Dieu a voulu que je contourne tout ça là. Mais il fallait s’attaquer à ma dignité et ma personne », déplore l’ancien député.
Selon notre interlocuteur, c’est pendant que le directeur de la radio lui présentait les excuses dans la salle, qu’ils ont constaté la présence des pick-up qui encerclaient -les locaux du groupe Hadafo média.
« J’ai dit de me laisser sortir. S’ils m’arrêtent l’ultime des choses qu’ils peuvent faire c’est de me tuer mais ce n’est pas la fin du monde », a fait savoir Aboubacar Soumah qui nie avoir donné des coups à Ahmed Camara. « C’est archi faux », soutient-il.
Malgré l’annonce d’une possible poursuite judiciaire contre sa personne, l’ancien maire de Dixinn se dit prêt à s’expliquer en cas de besoin.
« Si le procureur a tenu ces propos c’est dans le conditionnel. Mais même si tu violentes quelqu’un dans la rue ou ailleurs, il revient à la personne violentée de porter plainte. En tout état de cause, j’attends. Je suis citoyen guinéen, je n’ai peur que de Dieu. Lorsqu’on m’invitera à m’expliquer, je m’expliquerai. S’il y a une disposition outre qu’ils veulent appliquer je suis prêt. Aller en prison me parait la meilleure chose que je puisse vivre dans ma vie sur l’injustice. Je n’ai pas
vraiment pas peur de ça. Voir me fusiller, je n’ai pas peur mais personne ne me fera changer d’opinions politiques. J’ai créé un parti politique que je suis en train d’animer pour le bien de mon pays, du peuple de Guinée pour qui je dois beaucoup de dettes. Si mes sorties font mal à certains qui souhaitent nous faire taire en passant par des intimidations de cette nature ça ne me fais ni chaud ni froid », a laissé entendre le président du parti Guinée pour le Développement et l’Equilibre (GDE).
Nous y reviendrons!
Source: Africaguinee