Informé de cette nouvelle en discothèque, j’ai aussitôt demandé au DJ de me faire plaisir de mettre à l’honneur de ce digne fils de la nation le single de Djely Fodé Kouyaté « FAMA BARIKA ».
Dans son discours de circonstance, le désormais ex vice maire de Matam a déclaré : « Animé par une quête absolue de redevabilité envers vous, et guidé par l’honnêteté, la sincérité, la personnalité et la dignité, j’ai pris cette décision difficile, mais nécessaire. Je ne peux plus prétendre à la fonction d’adjoint au maire. Il est temps pour de nouvelles perspectives, de nouvelles énergies, et de nouvelles idées de prendre le relais ».
Surpris par l’annonce d’un fait rarissime sous nos cieux, dans cette Guinée de tous les paradoxes, j’ai sollicité le morceau « MANDJOU » du légendaire Salif Keita dans le même ordre d’idée de rendre hommage à Badra Koné, pour son courage. Entre temps, je suis passé à AMINATA KAMISSOKO dans le morceau « JE M’EN FOUS » comme pour dire au nouveau préfet de Matam, le sieur ISMAEL CONDE et ses 36 autres nouveaux fonctionnaires du MATD qui sont restés, que je n’ai aucune pitié, ni considération pour des responsables qui n’ont aucun respect pour leur mandat. Cette décision, du Sieur KONE, hautement responsable et digne d’un démocrate, doit être saluée et célébrée dans un pays ou la morale a disparu. Pour une certaine jeunesse, cette annonce coïncide au buzz de BERCY, du NIMBA et autres préoccupations sur le chemin du Nicaragua et de la Méditerranée. Ce qui prouve encore une fois, que la Guinée est aussi le pays de l’inversion de toutes les valeurs ; un pays où des voyous sont pris pour des notables et des hommes vertueux voués aux gémonies ou oubliés. Heureusement pour Badra, PETIT OUSTE dans « MONE MOUMMA » pourrait nous soulager. Comme je le disais récemment dans l’une de mes tribunes, lorsqu’on parle de modèle en Guinée, les modèles pour les Guinéens sont ceux qui, par la délinquance sous toutes les formes, le larbinisme de tous genres, les courbettes, la compromission et les intrigues les plus abjectes, réussissent à accéder au bien public et se maintenir illégalement. En somme, les voleurs, les escrocs de la République qui font main basse sur ce qui appartient à tous et s’emploient, en usant du fruit de leur sale besogne, à « s’acheter » une image, se forger une légende et une réputation surfaites. Le « gout est mélangé » de AMAZA. Dans une société ou la notion de démission n’existe point, et qui abhorre les individus sans scrupules, certains seraient déjà dans les poubelles de l’Histoire. C’est à croire que le destin de ce pays est d’être et de demeurer à la merci de copains et coquins qui le sucent comme une orange et qui expliquent cette anomalie par des bénédictions qu’ils auraient reçues de Dieu ou de leurs parents.
Dans une autre société, de tels individus auraient tout simplement couvert les leurs de honte et d’opprobre à cause de la place qui leur est faite par les lois de la République. Et contrairement à l’idée qu’ils se font, aucun honnête homme ne peut éprouver la moindre jalousie ou envie vis-à-vis d’un délinquant, d’un homme dont le niveau de moralité est égal à zéro.
Je finirai par dire aux responsables des conseils communaux et de districts dont les mandats sont arrivés à terme ou arrivent très prochainement à échéance que la démocratie s’accompagne de vertus et qu’on entre qu’une seule fois dans l’histoire.
Sekou Koundouno
Responsable en charge des stratégies et planification du FNDC