Dialogue politique en Guinée : Dr Fodé Oussou fixe les conditions d’une participation de l’ANAD
Une seule question suffit pour mettre tous les prenable à la table de négociations.
Le dialogue inclusif décrété récemment par le colonel Mamadi Doumbouya pourrait-il se concrétiser si facilement ?
C’est en tout cas la vive inquiétude de certains observateurs guinéens qui aspirent à un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Les parties prenantes à ce cadre de dialogue peinent toujours à tomber d’accord, sur les critères de choix des facilitateurs.
Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, a declaré haut et fort la position de son parti, vis-à-vis de la démarche du gouvernement de transition à ce propos.
« L’article 77 de la charte dit que c’est les forces vives et le CNRD qui doivent discuter de tout, on doit rester dans cet esprit-là. Il y a deux parties, le gouvernement et le CNRD d’un côté, les partis politiques et la société civile de l’autre, puisqu’on ne se fait pas confiance, on ne s’entend pas, il nous faut un médiateur. Il faut un observateur, nous l’avons dit et nous l’avons repris. Nous avons expliqué cela mille fois. Tant qu’ils continueront à prendre des décrets des arrêtés, et à nommer des facilitateurs sans qu’on ne soit au courant, c’est-à-dire de manière unilatérale, ça ne marchera pas. Cette question doit être discutée, on doit se mettre autour de la table discuter pour sortir de cette situation, à moins qu’ils aient l’intention de continuer à faire la même chose, c’est-à-dire vouloir nous présenter comme des gens qui n’aiment pas la Guinée. Le CNRD est partie prenante à ce dialogue », a-t-il soutenu.
Le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) est longuement revenu sur les raisons du rejet par l’ANAD, la CORED, le FDNC-politique et le RPG Arc-en-ciel des facilitateurs désignés par arrêté du Premier ministre Dr. Bernard Goumou.
Fodé Oussou Fofana accuse les autorités de la transition de continuer à faire cavalier seul dans la conduite du dialogue. ‘’On ne s’entendra pas tant qu’ils continueront à faire les choses de façon unilatérale, s’asseoir et discuter entre eux là-bas pour sortir des décrets et arrêtés, choisir ceux qu’ils veulent’’, prévient-il dans l’émission Mirador de FIM fm.
‘’On n’a pas besoin d’un Premier ministre à côté du médiateur de la CEDEAO. Le Premier ministre doit être du côté du gouvernement et du CNRD, il doit être dans leur délégation’’, ajoute ce proche de Cellou Dalein Diallo. Pour lui, le cadre de dialogue mis en place par le colonel Doumbouya ne doit pas être placé sous l’égide du Premier ministre. ‘’Désignez vos représentants d’un côté, nous allons avoir nos représentants de l’autre côté sous la supervision le médiateur de la CEDEAO. Maintenant, s’ils veulent des facilitateurs, qu’ils nous donnent la possibilité d’en choisir sur les 12 millions de guinéens’’, a-t-il souligné.
Il a toutefois assuré que l’ANAD, la CORED, le FDNC-politique et le RPG Arc-en-ciel ont toujours fait preuve de bonne foi pour sortir le pays de la Guinée, avant d’inviter la junte à revoir sa façon de faire dans la conduite de la transition.
‘’Si nous avons la possibilité de rencontrer le colonel Doumbouya demain, parce qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, nous lui montrerons combien nous aimons la Guinée. Nous allons lui dire que personne n’est contre le CNRD. Nous voulons que ce pays sorte de cette situation-là’’, assuré.
Fatoumata Bangoura