Echec au BEPC : « les enseignants doivent être mieux préparés, les parents doivent aussi s’impliquer » (Dr Faya)
Comme les résultats du certificat d’études élémentaires, ceux du BEPC n’ont pas connu un véritable succès.
Les chiffres fournis par le département de l’enseignement pré-universitaire sont loin d’atteindre un taux de 20%.
Sur 159 169 candidats ayant passé l’examen, c’est seulement 23 939 qui sont admis.
Un état de fait qui ne surprend guère Dr Faya Millimouno. Pour cet enseignant à la base, le système éducatif guinéen ne prépare pas plus de 17% à la réussite.
Il estime que ces résultats doivent interpeller l’ensemble des acteurs de la société guinéenne y compris les parents d’élèves.
« Ce n’est pas seulement l’enfant qui a fait l’examen ou l’enseignant, c’est l’ensemble de la société, premièrement les parents d’élèves. On a l’impression que quand on envoie l’enfant à l’école, on s’attend à ce que l’école fasse tout. Non! Les parents doivent s’impliquer davantage pour faire le suivi », a-t-il invité d’entrée de jeu.
Pour assurer la qualité de l’enseignement au primaire, Dr Faya Millimouno exige à ce que l’État recrute seulement des jeunes qui ont obtenu leur baccalauréat avec mérite.
« Les enseignants doivent être mieux préparés. Dans le système là où le bât blesse le plus, c’est au niveau primaire, parce que quand on rate à ce niveau-là, c’est très difficile de se rattraper. Or il se trouve que la formation initiale des enseignants du primaire a encore beaucoup de faiblesse. Le temps est insuffisant et les gens qu’on recrute pour les former comme enseignant sont généralement les moins préparés ou démotivés. Il faut complètement changer cela. Le nom même École Normale des Instituteurs doit changer parce que l’ENI, c’est une création qui date de très longtemps et qui recevait ceux qui échouaient au baccalauréat pour les préparer à enseigner au primaire, c’est là où l’erreur a été faite. L’école doit attirer les meilleurs cerveaux et les maintenir », a-t-il estimé.
Mais pour attirer les meilleurs cerveaux et les maintenir, il est nécessaire de financer véritablement l’éducation, afin d’augmenter la capacité d’accueil du système et lutter contre les effectifs pléthoriques, selon le président du Bloc Libéral.
« Quel que soit le génie de l’enseignant lorsque vous avez devant vous 100 élèves certains ne sont même pas assis, vous ne pouvez pas faire de miracle. Il faut des bibliothèques, laboratoires… L’école doit être un milieu enrichi pour permettre l’apprentissage », ajoute-t-il.
« Les enseignants doivent redevenir rigoureux, il y a trop de laxisme. Les programmes même que nous enseignons doivent changer, il y a aujourd’hui des programmes obsolètes. Il y a des diplômés aujourd’hui qui sont formés au chômage. Ils n’ont pas un système économique dans lequel ils peuvent s’insérer tellement ce qu’on leur a appris ne sert à rien. Tous les pans du système doivent être rigoureusement revus, pour redonner de l’espoir à l’éducation », a-t-il exigé.
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