Cette abondance d’eau permet à ces deux grands barrages hydroélectriques d’augmenter leurs productions en énergie. Dans le même temps, la consommation nationale en énergie à baissé. Celle-ci est passée de 600 MW à un peu plus de 300 MW, révèlent nos sources bien introduites.
Les spécialistes expliquent cette réalité par la baisse de l’utilisation des appareils électroménagers énergivores, notamment les climatiseurs, durant cette période hivernale.
Face à cette situation d’abondance excessive, le ministère en charge de l’énergie a alors décidé de se passer, du moins pour le moment, de la production de Tè Power (50 mégawatts), celles des centrales de Kipé et Kaloum (près de 100 mégawatts). Ces centrales thermiques ne produisent pas au moment où nous diffusion ces lignes.
Bien que ces centrales soient à l’arrêt, la facture reste toujours salée pour l’Etat. “On paye le kilowattheure, mais on ne paye pas le carburant”, nous glisse des responsables de ces centrales. En d’autres termes, l’Etat va continuer à payer la quantité d’énergie à produire et qu’il s’était engagé à acheter, même si ces centrales ne tournent pas. Ainsi sont ficelés leurs contrats.
“En revanche, ajoute un autre interlocuteur, on a réduit la production de la Senelec de 120 mégawatts à 20 mégawatts. Puis celle du bateau turc de 114 mégawatts à 60 mégawatts”.
“Un réajustement prudent fait par le département”
A ce jour, l’État a réduit ses dépenses dans l’achat de l’énergie. Le département a procédé à un réajustement en tenant compte des prix.
En clair, lorsque les autorités ont constaté une baisse au niveau de la consommation, elles ont réduit la production en fonction du coût du KWH produit par les fournisseurs d’énergie. Comme l’explique une source au ministère de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures. ‘’Par exemple Tè Power nous coûte 27 cents, on s’est passé d’elle, ainsi que les deux autres centrales. Les barrages qui nous revendent moins chers le KWH ont sensiblement augmenté leurs productions à 200 mégawatts. Ils ont voulu le faire plus, mais le département s’est opposé dans un souci de rationalisation et pour éviter de tomber dans les mêmes erreurs pendant la saison sèche. Le département n’a pas voulu tomber dans le chantage de la société de gestion de Kaleta et Souapiti qui n’est préoccupée qu’à faire des profits », nous a précisé notre source au département de l’énergie.
A la question de savoir si l’on ne pouvait pas attendre après l’hivernage, pour faire venir le bateau afin d’éviter une dépense qui n’en valait pas, la même source répond en réveillant que le Sénégal a dans ses eaux deux bateaux électriques, alors qu’ils sont en ce moment en surabondance. Mieux, poursuit-elle, avec le dérèglement climatique, il est difficile de prédire une forte précipitation. C’est comme pour nous dire que le sujet est sensible, et qu’il faut prévenir d’éventuel manque d’énergie pour ne pas être confronté à la crise aux conséquences sociales imprévisibles.
En un mot comme en mille, la consommation d’énergie a baissé dans notre pays. Mais de l’autre côté, les fortes précipitations enregistrées ces dernières semaines ont permis une augmentation de la production des barrages. Et le bonheur des uns faisant parfois le malheur des autres, l’offre des fournisseurs d’énergie privés a drastiquement chuté.
Emergencegn.net