Menace Des Forces Vives De La Nation : Des Acteurs Sociaux Se Font Voix
Nous, Faitières de la société civile Guinéenne, Coalitions de Femmes, de jeunes et Organisations syndicales, sommes preoccupées par les prises de positions radicales qui caractérisent les récents développements de la situation sociopolitique de notre pays .
Considérant nos multiples appels à la mise en place d’un processus inclusif de retour à l’ordre constitutionnel;
Conscients des bilans macabres des crises sociopolitiques de ces deux dernières décennies (janvier-février 2007, les évènements du 28 septembre 2009, les crises pré et post électorales de 2010, 2013
et 2015 et celle liée au changement constitution nel de 2020);
Tenant compte de l’adoption de la Charte de la Transition, de la
mise en place de l’organe législatif de la transition (CNT), de l’organisation des assises nationales de pardon et de réconciliation nationale ainsi que de la mise en place d’un cadre de dialogue inter-
guinéen, permanent et inclusif avec la mise en place d’un Comité, national permanent du suivi de la mise en oeuvre des résolutions dudit cadre à travers le Décret du Président de la Transition;
Considérant les discours récurrents du Président de la Transition, de ne pas confisquer le pouvoir;
Considérant les efforts du Premier Ministre, Chef du Gouvernement accompagné des trois (3) facilitatrices, quis’est rendu aux sièges
des partis politiques et des organisations de la société civile dans le cadre de leur participation au cadre de dialogue inclusif inter-guinéen;
Considérant l’accord paraphé entre la CEDEAO, le CNRD et le
Gouvernement guinéen en date du 21 octobre 2022, relatif au
chronogramme de 24 mois comme durée de la transition, de même que la mise en place du Comité de pilotage du suivi dudit
chronogramme;
Vu la fin de non-recevoir d’une frange du paysage sociopolitique a la main tendue des actuelles autorités du pays.
Au regard de ce qui précède, nous, Faitières de la Société Civile Guinéenne, Coalition de Femmes, de Jeunes et Organisations
Syndicales en déduisons :
Après l’échec des deux dernières transitions, il est normal que la
conduite de la présente transition requiert les analyses, la vigilance et l’engagement de toutes les institutions et les forces sociopolitiques ainsi que l’ensemble des citoyens de notre pays.
Cependant, cet exercice doit mettre tous les acteurs face à leur rôle et responsabilité de sauvegarder la quiėtude sociale et de s’inscrire dans le processus de dialogue sans les préjugés et cela quelles que soient les circonstances et les préoccupations personnelles.
Relevons que toutes les démarches et les conditions, idoines de participation de tous les acteurs sociopolitiques sans exception, ont été réunies pour la conduite d’une transition inclusive avec en toile de fond le retour à l’ordre constitutionnel.
Cependant, nous regrettons que le vocable, le discours politique et la façon de revendiquer n’ont toujours pas changé malgré les
pertes en vies humaines et de dégâts matériels innombrables, et nous sommes navrés que la plupart des victimes de ces marches politiques soient malheureusement des enfants. A ce propos, nous en appelons aux organisations de promotion et de défense des droits des enfants.
Rappelons à cet effet qu’aucune justice ne peut rétablir une vie
humaine quel que soit le droit dit, et cette façon de revendiquer ne fera qu’empirer la situation et compromettre le déroulement du chronogramme en cours, qui peut avoir pour conséquence directe le retard du retour à l’ordre constitutionnel.
Déplorons le refus délibéré d’une frange de l’espace
sociopolitique aux offres de dialogue, et qui s’arroge le droit de parler au nom dees
Forces Vives de la nation sans les Faitières de la société civile et l’utilisation galvaudée de l’organisations Syndicales d’où
concept Force Vive. Nous rappelons que le concept Force Vive a été créé au sein du mouvement social guinéen qui n’est pas partie prenante au mot d’ordre de marche et de toute autre initiative qui va à l’encontre de l’intérêt général. C’est pourquoi, soucieuses du maintien de la paix, de la cohésion
sociale en Guinée, nous en appelons:
*Au CNRD et au Gouvernement de : Poursuivre leur politique de main tendue à l’ensemble des
acteurs sociaux et politiques du pays; intégrer le Mouvement Syndical guinéen au cadre de dialogue inter-guinéen, inclusif et permanent;
Diligenter la tenue du procès de tous les acteurs sociopolitiques;
Prendre toutes les dispositions idoines pour assurer la
sécurité des personnes et de leurs biens Continuer le dialogue avec les institutions sous régionales, régionales et internationales
Elargir le Comité de pilotage du suivi du chronogramme de la
transition àla Société Civile, aux Organisations Syndicales et
aux Partis politiques;
Veiller au respect scrupuleux du Statut des partis politiques.
Au CNT de:
Veiller à la mise en euvre des activités planifiées dans le
chronogramme de la transition et des résolutions du cadre de
dialogue inter-guinéen, inclusif et permanent
Veiller à l’inclusivité du processus d’élaboration de la nouvelle Constitution.
Sous-régionalesc aux Organisations
Internationales de privilégier le dialogue avec les autorités Guinéennes;
Soutenir et appuyer le chronogramme de la transition.
Aux Partis politiques de:
Rejoindre le cadre de dialogue inter-guinéen, inclusif et permanent Observer une trêve générale de manifestation sociopolitique sur les voies publiques durant les 24 mois de la transition, conformément à la résolution 26 du cadre de dialogue inter- guinéen, inclusif et permanent.
Aux organisations sociales de:
Privilégier la paix et la cohésion sociale; Régionales, et
Démultiplier des actions d’informations et de sensibilisations
Observer les principes d’indépendance et d’impartialité dans les déclarations et prises de position.
Aux sages des Coordinations Régionales de Entreprendre des actions de sensibilisation sur l’Unité nationale et la Citoyenneté.
Aux chefs religieux de:
Prêcher et délivrer les messages de cohésion sociale ;
Ne pas arborer des attitudes partisanes et régionalistes.
Aux parents de:
Assurer le maintien des enfants à la maison pendant les marches politiques;
Veiller à l’éducation civique et religieuse de leurs enfants.
Aux citoyens de refuser toute instrumentalisation et manipulation à des fins
politiques.
Nous, Faitières, Organisations de la Société Civile, Coalition des Femmes, de Jeunes et Organisations Syndicales, exhortons les partis politiques et les organisations sociales à privilégier l’intérêt général au détriment des intérêts catégoriels et de ceux des officines.
En définitive, nous retenons que la réussite de cette transition
passera par le dialogue. Nous sommes assez avertis et conscients que la radicalisation et les discours tendancieux ont toujours endeuillé notre pays. Nous avons donc tous la responsabilité morale et le devoir impérieux de se tenir comme un seul Homme pour sauvegarder la République, car notre pays a été longtemps
fragilisé par les mêmes conflits d’ego d’intérêt et positionnement .
Vive la République pour que vive la Guinée!
Vive la Paix!
Fait à Conakry, le 1 er mars 2023