Cette publication WhatsApp se présente sous la forme d’un verbatim accompagné d’une photo. Le texte affirme, à tort, qu’Emmanuel Macron aurait récemment déclaré, dans une interview à Radio France Internationale : « Le cas de la Guinée est différent. D’abord il y a eu un coup d’État constitutionnel, le pays était ensuite gangrené par la corruption. Je parle souvent à Mamadi Doumbouya, c’est un jeune officier qui tient parole. À l’image du président Kagame, il est en train de lutter contre la corruption et il le fait. Il a tout le soutien de la France ».
En réalité, le chef de l’État n’a jamais tenu ces propos, ni sur RFI, ni dans d’autres médias. Cette citation a tout simplement été inventée de toutes pièces pour faire croire à un soutien de la France au colonel Mamadi Doumbouya. Pour rendre l’infox plus crédible, une photo accompagne ce faux verbatim. On y voit Emmanuel Macron, le visage serré, à côté du drapeau français. Un bandeau textuel « Entretien exclusif » reprenant la charte graphique de RFI, en rouge et blanc, est apposé sur l’image.
Vérification faîte, ce montage, produit par notre rédaction, a été sorti de son contexte. Il a été publié en novembre 2017, sur notre site internet, à l’occasion d’une interview exclusive d’Emmanuel Macron enregistrée à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à l’occasion du Vᵉ sommet Union africaine-Union européenne.
Une infox ressortie du placard
Si cette fausse information circule ces dernières heures sur plusieurs groupes WhatsApp guinéens, on retrouve sa trace sur les réseaux sociaux, dès le mois d’avril 2022. L’infox s’était alors répandue sur des dizaines de pages et groupes Facebook guinéens. Le fonctionnement de WhatsApp ne permet pas de savoir, à ce stade, qui a remis cette infox sur le devant de la scène, ni dans quel but.
Dans la même veine, un enregistrement audio, faussement attribué à Emmanuel Macron, a circulé sur les réseaux sociaux durant l’été 2023. On croyait y entendre le président français pousser Mamadi Doumbouya à préparer un plan pour inculper son principal opposant politique, Cellou Dalein Diallo. En réalité, il s’agissait d’un audio généré par l’intelligence artificielle.
RFI