Procès pour « crime de sang » : le maitre horloger du pays, pour empêcher la réconciliation Alpha-Cellou (Edito-Mognouma).
L’annonce la semaine dernière du début des auditions des victimes des tueries qu’il y a eues, hélas, lors des manifestations organisées par les opposants du règne d’Alpha Condé, ne peut être anodine. Car, sous les tropiques, rien n’est fait au hasard !
Cette action judiciaire reprend du poil de la bête pendant que le Président de l’UFDG, El Hadj Cellou Dalein Diallo ainsi que sa femme, Hadja Halimatou Dalein Diallo qui était aussi autant hargneuse, n’hésitent pas à tenter de faire la paix avec Alpha Condé, tous habités par le même objectif, celui d’écourter le règne des militaires au pouvoir.
Bien que le nouveau partenaire adulé, reste pointé du doigt par le couple comme étant le responsable désigné de l’assassinat de leurs militants qui reposent au cimetière de Bambéto.
La reprise soudaine de ce dossier qui semblait somnoler dans les tiroirs depuis l’annonce de l’ouverture d’une information judiciaire, ouverte contre les présumés auteurs, tous anciens hauts dignitaires, suscite curiosité et débats.
De toute évidence, la coïncidence paraît trop troublante !
Une certaine opinion ne se fait aucune illusion. Celle-ci est convaincue que l’agenda judiciaire est en train de servir des causes politiques.
«Un coup d’accélérateur donné à une procédure qui doit juger des faits réels d’assassinat d’opposants politiques. La période choisie n’a rien d’anodin. Elle n’est pas du tout désintéressée», spécule-t-on dans les bistros et à d’autres lieux de rendez-vous de la dialectique.
On y évoque aussi l’indépendance de la justice dans ce contexte. Un débat qui passionne, les temps qui courent, ou d’anciennes personnalités sont longtemps détenues en prison sans que l’accusation à la peine, ne prouve leur culpabilité pour les faits, à eux, reprochés.
Le colonel président n’en a cure de ces débats. Il se défend de laisser la justice faire son travail. C’est le même discours qu’on entend avec ses compagnons, d’ailleurs, claquemurés dans une bulle et partisans de la gestion sans partage avec une forte dose de mépris.
En réalité, la procédure judiciaire ainsi réchauffée, pourrait être, sans doute, rédhibitoire au processus de réconciliation en cours entre Alpha Condé et Cellou Dalein.
Par extension, entre leurs deux partis qui travaillent déjà ensemble. L’horloger en chef, le chef de l’Etat, jusqu’ici illisible et imprévisible, dans ces grandes manœuvres pour prévenir une situation disruptive dont il a conscience avec l’union des deux forces du mal pour son pouvoir, semble faire flèche de tout bois pour empêcher cette réconciliation.
A défaut de ranger définitivement l’initiative de ces deux très grands opposants du moment, l’ancien légionnaire, de par l’action de la justice, y met un gros bémol.
Car dans ce procès, c’est les témoignages attendus des militants de l’UFDG contre le RPG, le parti à l’époque au pouvoir et dont les responsables sont désignés comme étant les présumés responsables ou complices de ces assassinats.
En attendant, Alpha va s’occuper à reconstruire son parti, y éteindre les dissidences imposées par la réalité d’une ascendance de Kassory Fofana à son détriment, pour ne compter que sur ses propres forces dans son combat contre le colonel Mamadi Doumbouya, qui l’a déchu du pouvoir.
Par contre, le concerné, parlant d’Alpha Condé, dans cet exercice, s’il s’avère sincère, ces audiences pourraient bien l’aider à ramener l’union dans son parti dont les responsables, toute tendance confondue, sont mis en cause.
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