Après l’extradition d’Ibrahim Chérif vers la Guinée, Monrovia a fourni de nouveaux détails « croustillants » sur le projet de déstabilisation présumé ourdi par des guinéens depuis le Liberia.
Le ministre libérien de l’Information, Jerolinmek Piah, cité par le média en ligne « Thenewdawnliberia », a révélé que le recrutement (de mercenaires) en cours vise des Libériens, en particulier les anciens combattants.
Des révélations qui corroborent avec des propos d’un autre responsable de sécurité libérien cité par un media local, il y a quelques jours. « Ce que je sais, c’est que Chiref est un Guinéen qui recrutait d’anciens combattants au Liberia pour déstabiliser la Guinée. Nous avons des preuves de textos échangés avec lui et l’ancien président guinéen Alpha Condé depuis la Turquie, des photos, des enregistrements, etc. ».
Deux ressortissants guinéens, (Abraham Sheriff et Zayzay Fassou Touray) ont été arrêtés et remis à aux autorités de Conakry, explique le ministre libérien de l’Information lors d’une conférence de presse le 12 novembre. Cité par la presse libérienne, ce responsable du Gouvernement Joseph Boakai, précise que leurs renseignements sont fournis par les autorités guinéennes et l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL).
Accusé d’être en collusion avec l’ex président Alpha pour mener des actions « subversives » en Guinée, Ibrahim Chérif serait le bras financier de l’enrôlement. Le ministre de l’information libérien révèle que M. Chérif et son complice présumé ont été remis au gouvernement guinéen. Ce dernier n’a pas encore officiellement réagi.
Jerolinmek Piah rassure qu’aucun lopin du territoire libérien ne servirait de base arrière pour déstabiliser un état voisin du Liberia, déchiré par une guerre civile qui a fait 250.000 morts entre 1989 et 2003. Le pays renoue avec l’alternance démocratique.
« Nous savons trop bien ce que signifie la guerre et nous ne sommes pas déterminés à y retourner. Nous continuerons à renforcer notre démocratie et à œuvrer pour consolider la paix dans notre sous-région », a souligné Jerolinmek Piah, réaffirmant l’engagement du gouvernement libérien « à respecter l’état de droit et à protéger la vie et les biens, y compris ses relations diplomatiques avec la Guinée voisine ».
Une enquête conjointe sur les individus ou suspects impliqués dans ce « complot » est en cours, a-t-il annoncé promettant que des preuves seront recherchées. Pendant ce temps, à Conakry, ce sujet est tabou. Le Gouvernement n’a pas encore fait de communication officielle.
Africaguinee.com