L’ambiance dans la capitale russe est lourde : la place rouge est bouclée par un dispositif de plusieurs barrières et un dispositif policier, les forces de sécurité patrouillent partout : dans le métro, les gares, les aéroports. La circulation dans cette ville vibrante qu’est Moscou est par ailleurs particulièrement mince sous les premières pluies de printemps. Les panneaux lumineux aux feux ont remplacé les publicités par, en signe de deuil, la photo d’une bougie allumée et ces mots : « nous pleurons » avec la date 23 mars 2024.
Tous les cours à l’université et dans les écoles sont suspendus, tous les rassemblements aussi. La liste des compétitions sportives annulées à Moscou et dans nombre de grandes villes russes donne le vertige.
Football, tournois de hockey, de volley ou d’escrime, ski alpin à Arkangelsk dans le nord du pays, pas très loin de la Finlande, jusqu’à Tyumen en Sibérie, on annule les rendez-vous.
Football, tournois de hockey, de volley ou d’escrime, ski alpin à Arkangelsk dans le nord du pays, pas très loin de la Finlande, jusqu’à Tyumen en Sibérie, on annule les rendez-vous.
Sur les lieux de l’attaque, 719 sauveteurs sont à pied d’œuvre selon les autorités. La salle de concert du Crocus est détruite ; sur les images, on voit les services de secours opérer dans les cendres, les gravats et le fer de la charpente. Dans l’incendie de la salle aurait été détruite une grande partie des enregistrements vidéos.
Des images très dures
Les premières images qui parviennent du centre commercial sont, elles, très dures : des corps allongés les uns à côté des autres, pas encore emballés dans des sacs de plastique noir. Les lieux où ils ont été retrouvés disent beaucoup de cette soirée d’horreur : 14 corps dans les escaliers de secours, 28 dans l’une des toilettes de la salle de concert, des familles entières retrouvées mortes en se serrant dans les bras les uns des autres, disent les médias russes.
Et au fur et à mesure que le bilan des victimes augmente, l’onde de choc s’étend. Par exemple, ce message reçu il y a peu de temps : « une collègue de travail de ma compagne est morte au concert ».
Des fleurs sont déjà déposées pas très loin du Crocus et au pied de monuments dans les villes du pays. Sur une chaine de télévision russe, on entend des phrases comme : « nous avions peur des attaques de drones, il s’avère que nous aurions dû avoir peur des terroristes comme il y a 20 ans. » Les forces de sécurité mettent en scène des arrestations, vidéos d’aveu à la clé.
Cela fait maintenant 18 heures que l’attaque a commencé et Vladimir Poutine n’a toujours pas pris la parole. « Il va le faire » a indiqué son porte-parole Dimitri Peskov, sans préciser quand. La dernière fois qu’on l’avait vu s’exprimer sur les questions de sécurité, c’était devant le FSB il y a quatre jours. Le chef de l’État russe avait balayé la menace terroriste d’un revers de la main, avait qualifié les alertes américaines de « chantage et tentative d’intimider et de déstabiliser notre société » et l’avait exhorté à la traque contre les traitres à la Russie.
Il y a deux semaines, l’ambassade des États-Unis à Moscou avait en effet mis en garde contre le risque d’une attaque extrémiste dans la capitale russe et appelé à éviter tout rassemblement.
Avec RFI