Sommet Russie-Afrique: l’absence du Colonel Doumbouya est-elle dictée par une pression de la France ?

Sommet Russie-Afrique: l’absence du Colonel Doumbouya est-elle dictée par une pression de la France ?

Le deuxième sommet Russie-Afrique s’est tenue, comme prévue, les 27 et 28 juillet. A cet évènement, le Président de la transition Guinéenne a brillé par son absence. Pourtant annoncé un temps après qu’il lui ait été adressée une invitation personnalisée de la part de la Russie, le Colonel Mamadi Doumbouya s’est plutôt désisté pour être représenté par son ministre des affaires étrangères. Pourtant présent en Turquie, il y a quelques mois, pour participer à l’investiture d’Erdogan élu au deuxième tour de l’élection présidentielle, on ne pouvait imaginer que l’homme du 05 septembre soit absent à Saint Pétersbourg, un événement plus grandiose que celui qui l’a amené en Turquie; surtout qu’il pouvait profiter de la présence sur place d’une ribambelle de chefs d’Etat du continent pour être audible, à l’effet de se faire accepter par ses pairs qui ont juré de ne pas vouloir de sa collaboration. » la collaboration avec un putschistes encourage les putschs », analyse un observer. « Cette opportunité de marquer le retour de la Guinée sur la scène internationale, le chef de l’Etat ne pouvait se louper s’il était libre de décider » renchéri cet observateur.
Ce raisonnement n’est pas à écarter. Car les indiscrétions de sources bien informées nous ont confirmé que l’homme du palais Mohamed 5 n’était pas, au départ, contre un déplacement pour participer à ce sommet. Peut-être un bluff ou une occasion d’attirer l’attention du partenaire Français hostile à cette décision.
Dans la foulée, on a aussi entendu que le chef de la junte n’a que très laborieusement céder au moins à la représentation du pays. Vrai ou faux, difficile de vérifier avec une présidence imperméable aux journalistes et connue trop méprisante.
De toute évidence, dans le contexte actuel caractérisé par la guerre entre puissances occidentales et la Russie, il est impossible pour le chef de la junte en Guinée de prendre une décision qui allait conforter la position Russe. Sachant que le Guinéen, à la tête d’un régime de transition, bénéficie pleinement du soutien de la France. Cela, à tous points de vue. Un soutien, qui, de toute évidence, rend toute sanction prise par la CEDEAO contre la junte, sans effet. Difficile alors de se brouiller avec un partenaire complice, qui est d’une aussi grande influence.
En effet, et à juste raison, on peut subodorer une pression exercée par la France dans le but de dissuader les militaires au pouvoir en Guinée de participer à la réussite de ce sommet. Succès sans doute profitable à la diplomatie russe mise à rude épreuve à cause de l’acharnement des alliés occidentaux de son cobelligérant. Privés du soutien de l’ancienne puissance coloniale, les militaires au pouvoir en Guinée seront en effet livrés aux crocs des »chiens » de la CEDEAO.
Mognouma Cissé

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L'Equipe de la Rédaction